Allaiter et travailler, c'est possible !
Il n'est plus nécessaire (et c'est tant mieux !) de décrire les bienfaits de l'allaitement, tant pour le bébé que pour sa Maman. Et pourtant, allaiter son bébé n'est pas facile, en particulier au "démarrage", puis lors du retour à la maison et ensuite pendant les premières semaines, voire les premiers mois. Quand enfin tout a bien démarré, quelle frustration de devoir sevrer, parce que l'on reprend le travail !
Jamais je n'ai pu me résigner à remplacer les tétées par des biberons, malgré les "conseils" de mon entourage. La veille de reprendre le travail, Ferdinand buvait encore au sein 7 fois par jour, et ce rythme semblait bien lui convenir.
Je suis donc partie au travail le lundi matin, avec le tire-lait Avent dans mon sac. C'est mon mari qui avait conduit Ferdinand chez sa gardienne, avec deux biberons de 125 ml de lait maternel congelé ( je n'avais pas la moindre idée de la quantité que buvait mon bébé, à chaque tétée, mais cela a semblé lui convenir).
Une fois trouvés un endroit discret et un frigo, le tour est joué ! Il "suffit" de remplacer les tétées de midi et 4 heures par une séance de tire-lait, et de donner ce lait à la gardienne pour le lendemain.
Bon, soyons honnêtes, ce n'est pas si facile. Un stress, une accumulation de fatigue, et les montées de lait deviennent très difficiles, même avec le meilleur tire-lait. De plus, que faire en cas de déplacement à l'extérieur ? Comme je fonctionnais "en flux tendu" pour les "stocks" de lait, pas question de passer une tétée. Ajoutons à cela un environnement de travail très masculin, et on comprend que j'aie gardé tout ceci rigoureusement secret.
A 5 mois 1/2, Ferdinand a bu sa première soupe, à sa demande. Progressivement, nous avons remplacé une "tétée", chez la gardienne, par une panade ou un légume. Ce fut un soulagement pour moi, car le tire-lait devenait moins efficace qu'au début. Le week-end, par contre, je reprenais l'allaitement volonté, pour relancer la lactation pour la semaine suivante. Et tout est devenu de plus en plus facile, au fur et à mesure que notre bébé diversifiait son régime.
Les conseils de Karin
Pour ma part, je travaille à plein temps depuis janvier (ma fille avait alors 4 mois 1/2). Je tire mon lait au bureau (à l'infirmerie) ou dans les parking, les placards, les toilettes, les bureaux vides, les salles de réunion.... PARTOUT ! Au début je tirais mon lait 2 fois par jour, à l'heure des tétées. A 6 mois 1/2 environ, nous avons commencé la diversification et là je n'ai plus tiré qu'une fois par jour. Je le conserve dans une petite pochette isotherme (achetée dans un magazin de bébé, c'est à l'origine pour mettre les repas des enfants, c'est pas grand, environ 20cm de haut et 10 de large et de pronfondeur). Je peux y mettre mon tire-lait, 1 bloc réfrigérent ou 2 petits, 2 biberons de 320ml de la marque Avent. Le lait se conserve très bien, c'est dommage de le jeter.
Ma puce a bientôt un an et je ne manque toujours pas de lait ! Pour le tire-lait, j'ai préféré le modèle manuel de chez Avent, il est doux et efficace. D'autres préfères les modèles électriques car il permettent facilement d'avoir les mains libres. Les quelques conseils qui me semble au vue de mon expérience important :
- restez zen
- faire des réserves de lait à l'avance (cela permet de restez zen !)
- s'organiser un minimum pour gérer le temps de la traite (sinon on a tendance à se laisser dépasser par les évènements, mais en fait cela ne prend qu'une 1/2 heure, donc c'est facilement "casable")
- se détendre lors de la traite (prendre des photos de bébé, regarder la TV, lire...) penser à autre chose que la quantité de lait.
- se familiariser avec son tire lait, s'entrainer. Il ne faut surtout pas s'inquiéter des quantités au début c'est toujours très faible et après un peu d'entrainement on peu tirer des quantités conséquentes.
Pour ma part, si c'était à refaire, je n'hésiterais pas une seconde. En plus, la séparation a été beaucoup moins douloureuse : moins de culpabilisation, le temps de la traite on peut ne penser qu'à son bébé exclusivement, des retrouvailles tendres.... que du bonheur !!!!
Le témoignage de Violaine
Je crois que tout dépend de la "relation" instaurée avec ton tire lait : dès que tu travailles, tu réalises qu'au lieu de "remplacer" ton bébé, c'est lui qui te permet de maintenir ce lien merveilleux qu'est l'allaitement. Et là le tire lait devient ton allié, tu ne le détestes plus, donc tu obtiens plus de lait, CQFD ! (comme d'habitude, ça n'engage que moi).
Lisa Yaba avait 5 mois quand j'ai repris mon travail et était encore exclusivement allaitée. Je devais donner tous les jours 2 bibs de 240 ml à la nounou ; quand je pouvais, le lundi ou mardi souvent, après un week end de tétées plus intensives, je lui donnais un troisième bib de 240 ml comme ça elle l'avait d'avance ... Lisa Yaba avait donc 2 bibs dans sa journée de garde, un "vers midi" et un "vers 16h" .... la nounou lui donnait quand elle réclamait, mais Lisa Yaba semblait comprendre qu'en 2 fois c'était normal avec la nounou ... Elle se calait sur le rythme des repas des 2 autres enfants (plus grands) ...
Je l'allaitais en général vers 19h00 après le bain, je couchais ma puce, et je reprenais mon tire lait vers 21h00 pour extraire tranquillement devant la télé ... (d'où le choix du manuel ! sinon je ne pouvais regarder que "Laurel et Hardy" ou "histoires sans paroles" !!!). J'extrayais du côté le plus plein le matin avant le réveil de Lisa Yaba, et je lui donnais l'autre sein. A midi au bureau, j'extrayais les 2 côtés, (je réussissais presque à tirer un bib de 240 ml). Total : 125 le matin, 210 minimum à midi (+ stressée), 125 le soir = 460, soit 2 bibs de 230 ml minimum. De temps en temps, je refaisais une petite traite avant de me coucher lorsque je n'étais pas vraiment sûre d'assurer pour la fin de semaine ... Mais je finissais à 16h le vendredi donc il arrivait que je gagne un bib en allaitant direct ma puce !
Si tu fais 2 bibs d'avance pendant ton week end, tu peux tenir gentiment toute la semaine à ce rythme là ... Moi j'ai un peu forcé, trop bossé, trop fait de visites et de sorties le week-end, en plus j'étais seule pour tout faire, lessives, courses etc ... Donc j'ai eu une alerte-panne sèche, mais dès que je me suis reposée, avec un petit coup de pouce genre galactogil ou fénugrec, c'est reparti ! Bien sûr, il ne faut pas courir partout, être speed et se crever. Prends soin de toi, couche-toi tôt régulièrement pour ne pas accumuler de fatigue ... Lorsque toi et ton bébé vous serez bien rodé, ça marchera tout seul !
L'expérience de Sylvie
Juste ma petite expérience avec Maëlle :
Avant de reprendre le travail à plein temps, j'ai essayé de lui donner mon lait dans un biberon et cela n'a pas été une réussite. J'ai du essayer 8 ou 10 jours avant de reprendre le travail, elle avait 5 mois et était toujours allaitée exclusivement et n'avait jamais vu un biberon. Mon mari a essayé aussi sans beaucoup de succès.
On ne s'est pas plus stressé que cela parce que visiblement, elle nous expliquait qu'il n'y avait pas de raison de l'embêter avec cela puisque mes seins étaient là...Et en fait, dès le premier jour chez la nourrice, elle a su boire au biberon et à la tasse mon lait ! Et on a continué comme cela, le biberon c'était chez la nourrice et à la maison c'était toujours la tétée et c'était bien agréable. Mes seins se sont adaptés petit à petit à ce rythme, il n'y avait que le lundi où il fallait que je tire un peu plus de lait.